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Représentée par la Galerie 127
Membre du projet Collectif Temps Zero.

Bourse Brouillon d’un rêve, SCAM 2019
Bourse du CNAP, Commande Jeunes-Génération 2017



Principales Expositions
Personnelles

2022 Sète#15 - Festival ImageSingulières, Sète.
2021 Galerie 127, Montreuil, France
2019 Terres Basses, Centre d'Art et de Photographie de Lectoure, France
2018 Terres Basses, Galerie Confluence, Nantes
2017 Regard sur le Pays Basque,  Bibliothèque de Bordeaux, France
2017 VOLTA - Espace St Cyprien, Toulouse, France 
2015 Dantza Izpiak, Institut Culturel Basque - Biarritz et Bordeaux, France
2015 VOLTA, Museu UFPA, Belèm, Brésil
2014 Les enfants d'ici, Musée basque et de l'histoire de Bayonne, France
2008-2009 Paysages intimes/ Ikuspegi goxoak, exposition itinérante, Alliances Françaises, Espagne
2007 Paesaggi interiori, Festival Triestèfotographia, Trieste, Italie
2004 Bardos / Conseil général des Pyrénées Atlantiques, France

Collectives   

2021 - Paris Photo, Galerie 127, Grand Palais Ephémère, Paris, France
2020 AZIMUT/ Tendance Floue, Musée Nicéphore Niepce, Chalon-sur-Saône France
2019 Temps Zéro, MNAC Bucharest, Romania
2019 The Other Woman, Galerie Confluence, Nantes, France
2018 Eyes Wild Open / About a Trembling Photography. Musée Botanique Bruxelles. Belgium
2017 Jeunes-Génération/Commande publique CNAP, Niort Villa Pérochon et Festival de Sète. France
2016 Les Nuits Noires Photographique, avec Jane Evelyn Atwood - Forum des arts et de la culture, Talence, France
2009 International festival of photography, Pingyao, Chine
2008 Mois off de la photo, Cartonnerie, Paris, France
2009 7photographes au P.basque/ Musée Basque, Bayonne, France
2008 Lauréats Parole photographique, Vendôme, France
2008 I bought me a cat, b-gallery, Rome, Italie
2005 Cycle Keep the distance, Espace Lhomond, Paris, France

Projections

2013-2020 Temps Zéro, Rome, Braga, Athènes, Paris, Toulouse, Berlin, Vienne, Bucarest
2015 Angkor Photo Festival, Angkor, Cambodge
2015 MERCADONEGRO, Montevideo, Uruguay
2014 COIL PROJECT, Television Control Center, Athens, Grèce
2013 Itinéraires des photographes voyageurs, Bordeaux, France
2007 EXILS, 9 photographers, 9 visions, Paris, France



Textes

 

Gabrielle Duplantier
le Canto Libero

Gabrielle Duplantier fait partie d’une longue tradition française de femmes photographes qui ont construit à l’intérieur d’elles-mêmes
un univers personnel qui trouvait ses racines dans le paysage familier de leur enfance ou de leur quotidien.
Vivre avant tout, respirer l’air ambiant, les belles choses de la vie ou les grandes émotions dues à leurs rencontres
afin de les restituer avec la poésie de l’émerveillement ou la puissance de leurs tourments.

Gabrielle Duplantier s’est maintenant affirmée comme l’une des voix actuelles les plus puissantes de la photographie, 
une voix qui porte immédiatement comme le flamenco ou le fado, un cri à la fois fort et mélancolique
mais qui emporte tout sur son passage comme ce vent qui souffle sur les landes et les collines de son Pays basque natal
en interpellant mythes et légendes.

Avec un noir et blanc cru, contrasté, elle a mis en place un alphabet visuel original minutieusement construit au fil du temps. 
On entre dans ses images comme aspiré par une sensualité de formes et de matières mais aussi de visages et de corps troubles
se prêtant à des rituels  souvent mystérieux qui se jouent du réel et de la fiction. 
Le propre de la photographie n’est-il pas de nous désorienter, de nous installer dans un temps suspendu entre deux rives ? 
Avec elle nous sommes servis car Gabrielle vient se glisser entre les soeurs Brontes et les sorcières de Zugarramurdi qui, dit-on, 
provoquaient des tempêtes afin que les bateaux ne regagnent jamais la côte. Dans ses paysages fantastiques
planent toujours l’ombre et l’ampleur des grands vautours activant la folie, le désir, l’aventure. 
L’omniprésence de la nature et du paysage, rudes et primitifs, tourmentés par les vents, devient dans ses photographies
une puissante métaphore de l’événement intérieur et des tourments de l’âme de ses personnages. 

Gabrielle trouve sa pleine puissance créative dans l’espace du livre qui est aujourd’hui devenu le lieu d’expression préféré
des photographes au détriment des expositions. Terres basses et Volta donnent un aperçu de sa démarche originale
dès qu’on se trouve en présence de leurs couvertures expressionnistes. Le livre constitue un langage autonome, 
d'une grande liberté, permettant d’oeuvrer avec bon nombre d’éléments, le papier, l’encre, la reliure, le texte ajouté et le graphisme
mais surtout dans le face à face des images et dans l’espace de la double page. 
Là, peuvent naitre des rencontres mystérieuses, des rapprochements énigmatiques que le photographe américain Ralph Gibson
avait mis à jour dans les années soixante-dix avec virtuosité dans son ouvrage « Déjà-vu ».

Auprès des photographes, le livre est devenu peu à peu le véritable original qu'ils considèrent parfois comme plus essentiel et aboutit que leurs tirages. Le livre s’apparente alors à un un film expérimental avec un montage complexe dont l’auteur est le seul responsable, aidé dans sa démarche par un éditeur à son écoute. En l’occurence, Gabrielle a trouvé aux éditions La Maindonne un véritable complice talentueux. Le livre circule, défie le temps, redonne de la chair aux images qui défilent sur les écrans

En bravant notre monde de plus en plus virtuel, Gabrielle affirme la part autobiographique essentielle à la photographie. 
Car, celle-ci rend chaque rencontre bouleversante en actionnant le monde intime avec le réel pour une expérience
quasi mystique permettant à celui ou celle qui la pratique de vivre ainsi sur les crêtes de notre existence souvent morne, 
la rendant ainsi plus excitante. Il faut y ajouter de surcroît, l’expérience solitaire mais essentielle du laboratoire, 
ce face à face avec l’image révélée sous la lumière rouge que l’auteur peut plier à ses désirs formels ou expressifs,
par une incantation avec ses mains. 

Un véritable canto libero !  

Claude Nori 2022

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Des sentiments traduits en images palpables

Mais où son oeil a-t-il appris à jeter ainsi un sort sur les paysages basques, son terrain de jeux,
transformant un chemin forestier en croisée des destins, le regard lascif d’une adolescente, celui d’une biche apeurée?
Et si Gabrielle Duplantier était une voyante dotée d’un troisième oeil?
Gageons que le livre Terres basses, dont elle a confié la délicate fabrication à son fidèle éditeur David Fourré,
fondateur voilà onze ans, à Marcillac, en Aveyron, des éditions Lamaindonne, sera aussi vite épuisé que le précédent conçu ensemble, Volta.
il est aussi inspiré, plein de ces surgissements de lumière qui dévoilent, en la gardant mystérieuse,
l’intimité au monde de Gabrielle Duplantier, entre douleur du deuil et exaltation vitale, dans ces paysages gorgés de pluie et de clair-obscur
qui qui lui servent de toile. Sa puissance visuelle, qui lui permet d’emmener tout ce qu’elle approche dans son univers,
en fait l’une des représentantes majeures de la photographie française.

Magali Jauffret - Article paru dans L’humanité - 2018

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Ses images frissonnantes et troublées sont un territoire qui donne matière au rêve et à la fiction.
Ses portraits puissants et fragiles de femmes ou d’enfants peuvent se lire comme d’infinis paysages.
Alors qu’elle photographie dans un périmètre proche de son Pays Basque natal ou du Portugal dont elle est originaire,
dans son univers affleure souvent le sentiment du merveilleux, du fantastique. Comme si ses paysages aux lumières fabuleuses,
ses personnages/apparitions étranges et fantomatiques, ses animaux mystérieux étaient échappés d’un livre de contes ou de quelque fable.
Sa photographie résonne parfois, sans qu’elle soit jamais désuète ni lourde de références,
de l’influence de la peinture comme de celle de la photographie et de la littérature victoriennes.
Ses photographies sont autant de dévoilements – pourtant dénués d’impudeur – : Gabrielle Duplantier est de ces photographes
qui pénètrent ce qui se cache sous la surface, sous les apparences,
comme si elle pouvait voir au-delà de la peau des êtres et des choses à travers les failles, les fêlures et les secrets.

Caroline Bénichou - Eyes Wild Open 2018

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Gabrielle Duplantier, née en 1978 à Bayonne, est une photographe de l’apparition. Son nouveau livre, Volta, en fait foi.
A chaque instant, elle se bat avec la lumière comme si elle cherchait à la fois à séduire la lune et à remettre le soleil à sa place,
un duel farouche.
Car s’il fait noir dans ce livre assez étrange mais qui ne provoque aucun malaise (pas de vampire, à peine quelques fantômes,
un ou deux squelettes), il y a un vrai désir de porter chaque sujet à son zénith.
Non comme une question de vie ou de mort mais plutôt pour que chacun puisse éprouver cette glissade vers le flou,
ce pas de côté, ce sable mouvant qu’est aussi la photographie quand elle s’essaie à s’ouvrir pleinement aux autres.
Cette quête de la faille, qui sépare et entrouvre tel un éventail son champ d’action,
permet à Gabrielle Duplantier de varier son approche, lui évitant de tomber dans le panneau de la facilité.
Ou, pire, sur les boulevards si fréquentés de la mélancolie.
Dans son univers sensoriel, empli d’une chorégraphie amoureuse qui réunit humains et animaux sur le même plan,
cette jeune femme révèle comment, sous les peaux, se cache peut-être l’essentiel des rêves.
Qu’elle chahute parfois allègrement selon sa petite musique intérieure.
Chacun y lira secrètement sa propre fiction, voyant dans ces têtes coupées en plein champ un hommage aux héros de la Commune.
Ou dans cette scène au bord de l’eau l’intensité de ces étés où il suffit d’un chant d’oiseau pour être heureux sur-le-champ.
La préface est signée par Maylis de Kerangal.

Brigitte Ollier. 2014 - VOLTA. Article paru dans Libération - 2014